Petit tour du Nord de l’Europe (étape 1)

Bon je sais qu’un certain nombre d’entre vous, est à l’heure où vous lisez ces lignes, fort probablement en pause-café ou en train d’étouffer au travail par 30 degrés. Le narrateur décline toute responsabilité quant à l’impact de la lecture de ces quelques lignes sur votre efficacité. Ceci n’est pas un bon remède et pourrait même aggraver fortement cette désagréable sensation de travail estival. Le narrateur s’en excuse d’avance. Ce dernier est actuellement en vacances, il participe aux compétitions suivantes : Kiel’s week, Nordic Championship, Warnemunde’s Week, Préeuropéen, Européen. Il précise aussi que ce n’est pas de la pétanque.

Je tiens avant toute chose à remercier vivement Malte et Anita Pedersen ainsi que Christian Hedlund pour leur accueil et leur gentillesse, sans eux ce tour ne serait pas possible.

Après une journée de route je suis arrivé à Kiel le mercredi 25 juin en début de soirée. La Kiel’s Week c’est la plus grosse régate en Europe en termes de bateaux inscrits. L’organisation est certes carrée mais parfaitement rodée. Deutsch qualität, kein Problem. Le premier soir barbecue/bières et retrouvailles avec tous les copains Allemands, Danois, Suédois ainsi que nos deux amis kiwis échoués dans notre hémisphère, « It’s always good times, only for fun » Malte Pedersen. (A prononcer avec un fort accent Danois)

Jeudi, nous ne pouvons naviguer faute de vent, ça tombe plutôt bien. J’ai récupéré le bateau après un mois de chantier la veille du départ. J’en profite donc pour tout remettre en place et préparer le bateau, repercer quelques petits trous et passer un petit coup de polish. Tous les jours au retour à terre 4 caisses d’une trentaine de bières et sandwichs à volonté attendent les yolistes (et uniquement les yolistes), l’esprit même du free beer, danke schön Schmitti ;) ! Le soir c’est barbecue au club de Kiel et match de foot entre nous. Les Allemands supportent l’Allemagne, dans un souci d’équité les polonais, danois, néo zélandais et votre humble narrateur supportent l’adversaire, le Mexique ou le Chili on ne sait plus trop à vrai dire...

Vendredi, premier jour de régate. Où l’on découvre que cette année le rond OK est par moins de 7 nœuds à une heure et demi de navigation. Nous courons trois manches le premier jour je termine 27ème, 31ème et 17ème. Un mois sans Yole ça se sent, je dois retrouver des sensations et des habitudes, mes manœuvres ne sont pas propres et j’ai un énorme problème de vitesse et de cap au près. Les conditions sont techniques un clapot très croisé et un vent oscillant, faible. Les départs ont beau être bons je me retrouve inévitablement à devoir croiser dans des fumées.

Samedi, le comité a avancé la mise à l’eau à 10h, après une course à laquelle je termine 27ème toujours dans des conditions légères avec du clapot, on nous fais signe de nous hâter de rentrer au port. Bonne blague, ce sera 45 minute de pétole, suivi de 45 minutes de près sous un orage, apparu vraiment soudainement. Plus de manches pour la journée car trois autres énormes orages sont prévus et nous n’aurons pas le temps de rejoindre le rond courir une manche et revenir entre deux coups de tonnerre. Après 4h30 de navigation et une manche de courue le free beer bat son plein ! Le lendemain une bonne partie des concurrents ne sera pas dans des conditions disons optimales, rassurez vous le narrateur usé par ces longues navigations, les précédentes soirées et le trajet a, dans un grand esprit de clairvoyance, fui le traquenard.
Nota bene : Le narrateur admet que l’emploi du mot clairvoyance après tant de bières n’est peut-être pas des plus adaptés...

Dimanche l’histoire se répète, nous courons deux manches auxquelles je termine à la 20ème et 24ème place. En définitive je finis la régate à une honorable 25ème place sur 39, ce n’est pas fameux fameux et mes résultats ont été constants. Je n’ai jamais eu de vitesse ni de cap au près. Après le retour à terre, je laisse la voiture et la remorque de route chez un yoliste de Kiel, danke Norbert, mon bateau et mon mât sont chargés sur celui de Malte, un ami Danois qui m’héberge au cours de ce séjour et avec qui je ferais la route jusqu’à Warnemünde, en passant par le Nordic Suédois.

Lundi matin nous déposons les bateaux au Hellerup Sjelklub. C’est le club danois là où tout leurs champions s’entraînent quotidiennement. L’après-midi 7 à 10 nœuds, grand soleil, c’est entraînement avec Stefan Myralf, Henrik Kofoed et Malte. Autant dire que j’ai perdu toutes les manches, à l’exception de la dernière remportée à l’aide d’une petite bascule. Je pense avoir retrouvé de la vitesse et du cap, nous verrons bien en Suède. Copenhague offre un cadre de vie assez idéal, à la sortie du travail un bon nombre de yolistes se retrouve à Hellerup pour s’entraîner. La baie fait face à la Suède elle est traversée par un fort courant, le vent vient souvent de terre ce qui rend les conditions de navigations techniques, du clapot, des vagues du courant des bascules. C’est un terrain de jeu d’une qualité autre que Cergy Pontoise City Beach, et c’est un réel plaisir de s’entraîner ici.

Le soir les danois effectuent des mesures de mât, c’est l’occasion de passer mon mat Aakvard au test et de comparer avec la flotte danoise, exclusivement composé de C-techs. Conclusion : en latéral les chiffres sont les mêmes que celui de Stefan Myralf (vice-champion d’Europe à Carnac), en longitudinal il n’est pas conçu de la même manière que les C-techs, il est plus souple au milieu et plus raide sur les extrémités. Stefan dit que le mât est excellent, il suffit d’avoir une coupe de voile adaptée à cette différence.

Mardi matin je visite un peu Copenhague à vélo avec Christian Hedlund, le constructeur de yoles en kits. Il me montre une Yole en construction dans son atelier, ainsi que les moules. L’après-midi une session d’entraînement de 4 heures dans des conditions légères termine ma journée.

On est mercredi, dans 3 heures je pars en Suède avec Malte. Nous sommes 50 pré inscrits. Apparemment il a neigé ce matin sur le lac où nous allons pour la régate... Vive l’été suédois.

Nota bene bis : A l’attention de Jean Claude, j’ai complètement zappé la prise de photos des ravissantes allemandes de Kiel, je te promets dans le prochain rapport quelques suédoises ou danoises de grande qualité.
Nota bene ter : L’ambiance est vraiment incroyable dans cette série je n’ai jamais connu ça ailleurs.

Bises, petite pensée pour ceux qui sont au bureau, je vous tiens informé de la suite des évènements.

Guillaume FRA 1823