12 ans après Biscarosse 2005, 14 ans après Douarnenez 2003 (merci à la pile de polos de régates qui envahit mon placard pour me rappeler. Dans le même genre, l’étagère de coupes en tôle emboutie qui décore le coffre du volet roulant...) 2 yoles-OK et non plus 13 comme en 2003, 65 dériveurs solitaires et doubles au lieu des 134 de 2005. Un malheureux T-shirt FFvoile tout à fait anonyme à la place du joli polo brodé en l’honneur de l’Open de France 2005 (sans parler de la bouteille de Médoc qui allait avec). Une très belle épreuve en perdition.
Heureusement, un apéro d’accueil au top comme sait si bien le faire le CV Cazaux : huîtres, charcuterie et un bon petit blanc des Graves.
Le plan d’eau est toujours aussi merveilleux, pour moi le plus beau lac d’Aquitaine. Une plage assez longue pour y loger les derniers des mohicans. Le seul hic étant un nombre incalculable de places réservées aux potentiels utilisateurs du port de plaisance sur lesquelles il était interdit de se garer. La police municipale étant là, toujours prête à vous offrir un joli papillon.
Avant l’Open c’était 18 ans minimum, maintenant il y a même des équipes qui régatent, bientôt les open bic puis les optimists ?
Pas moins de 16 parcours proposés dans les instructions de course, pour au final faire toujours le même.
Premier jour
Maintenant les dériveurs sont divisés en 3 catégories :
– Light (léger)
– Médium (doué de dons extralucides ?)
– Fast (Rapide)
Me demandez pas qui a décidé du nom de ces séries, c’est pas complètement cohérent pour qui a des notions balbutiantes d’anglais. Je ne vous parle même pas du poids d’un Moth à foils. Moi je proposerais bien :
– M
– L
– XL
une bonne répartition en fonction du poids du coyote.
N’étant plus extralucide, ayant troqué ma boule Plastimo pour un compas électronique, j’ai donc pris le premier départ avec les lasers + Europe, bref les bateaux avec lesquels j’ai un réel plaisir à jouer en régate, mais qui sont donc dans la catégorie light (il y avait même un équipe et un 4.7 !). Suite aux évolutions de notre temps compensés pour nous écarter des radiaux nous passons dans la planche de médium, des fois qu’on donne envie à certains de naviguer sur autre chose qu’une porte de frigo.
Que nenni, je dois donc partir (nous sommes 2 !) avec les médiums (snipe, 420, Finn, laser standard). Donc retour pour prendre le départ avec les Extralucides.
Découverte des conditions de vent pas si régulières que ça, on a beau être à des km du rivage c’est pas hyper stable. Parcours de type losange, c’est très à la mode, et très perturbant car toutes les analyses faites à l’issue du premier près tombent à l’eau pour le second qui est très éloigné du premier bord et qui a son micro climat à lui.
On termine sur un petit bord de largue, avant une sacré remontée au près pour retrouver la ligne de départ. Dommage, on aurait pu placer un dernier près avant l’arrivée sans perturber l’enchaînement des courses.
Donc 2 manches courues ce premier jour avec des départs assez médiocres et l’apparition du nouveau drapeau qui remplace le Black Flag lors des rappels généraux. Je fais 7 et 10 sur 24 bateaux, pas de quoi pavoiser, mais face à des ratings comme celui du snipe, les chances de faire dans les 5 sont d’une autre époque. Les finns sont eux aussi mal barrés, mais profitent au moins d’une vitesse supérieure qui leur permet de sortir très vite du bourbier du départ.
J’ai zappé les conditions météo : une dizaine de nœuds sous un beau soleil et 30 minutes de près pour rentrer au bercail.
Deuxième jour
Un peu moins de vent que la veille, mais au moins le cul sur le caisson de rappel au près.
Pour le reste, ça devait être à peu près pareil, sauf qu’à une manche j’ai entendu des craquements, sans trop y faire attention, les commodes Louis XVI ont toujours tendance à travailler en contact avec l’élément aqueux.
Une fois passé la dernière ligne d’arrivée, j’ai pu vaquer à la contemplation de ma commode et oh stupeur !
Mon étambrai en marqueterie d’essences rares s’est brisé en 2. Le mât ne tient plus que par le CTBX du pont (on change d’époque). J’hésite entre faire appel à un des rares bateaux de sécu plus enclins à promener leur blonde qui n’a pas décollé l’œil de son smartphone toute la journée ou tenter un retour héroïque en faisant confiance à ce merveilleux CTBX qui n’a pas même pas 30 ans (pont arraché lors d’un mondial puis réparé par notre Raymond national). Les conditions météo sont avec moi, et je me contente d’une voile mal bordée pour rentrer à terre sans tout péter.
Je décide donc d’abandonner pour me consacrer à la préparation du national Canaulais de fin août.
Troisième jour
Ce ne sont que des bruits de couloir, étant absent ce jour là, j’ai loupé une épreuve toujours très instructive qui est celle du RAID.
Je me souviens, à la grande époque de La Madine, le comité de course qui avait une envie pressante de Raid nous avait proposé cette belle aventure.
Dans le principe, c’est simple : un bateau à moteur qui ouvre le parcours, et tout le monde est sensé se suivre à la queue leu leu et passer au même endroit que le bateau à moteur.
Dans les faits, c’est toujours le bordel assuré.
– La Madine :, 3 tableaux arrières ou safrans arrachés (et pourtant le bateau à moteur avait bien montré au premier bateau où passer, juste entre 2 hauts fonds !)
– Cazaux (je ne répète que les bruits de couloir, c’est peut-être complètement faux) : 3 séries de dériveurs + les autres, et donc 5 départs ou plus, la série des grands voyants ayant toujours une vision très approximative de la ligne de départ a eu droit à son rappel général. Donc avec un joyeux retard sur le premier bateau, nos grands marabouts s’élancent et ne voient pas cette jolie petite bouée au fond d’une crique (de nudistes ?) où une partie du jury a décidé de faire bronzette et de pointer les quelques rares bateaux à connaitre cette bouée. Donc DISQUALIFIED ! Donc ça gueule comme des putois au retour du soir, ceux qui gueulent le plus fort récupèrent les meilleures places, et les plus énervés remballent avant les manches du dernier jour.
Etant rentré la veille, j’ai loupé le dîner de gala. Mon ticket ainsi que celui de Jean-Francis a fait plaisir à un membre du club. Connaissant le club, ça devait être très bien, voire super à condition de ne pas s’appeler Sam.